La notion de “transition urbaine”, une notion adaptée au contexte vietnamien ?

En géographie urbaine, mais plus largement en sciences sociales, il convient d’essayer de dépasser les catégories figées dans des dichotomies peu opérantes, notamment celles issues des théories urbaines occidentales dont la prétention universalisante et hégémonique ne permet pas de rendre compte de la complexité des particularités locales.

Ainsi, pour Norton Ginsburg et al. (1991), la notion occidentale de transition urbaine apparaît inopérante dans les pays de l’Asie très peuplée ; à cela trois raisons principales : 

-le processus historique de constitution des villes asiatiques repose sur des fondements et des étapes différentes de ceux des villes occidentales            

– au regard de la forte concentration de populations dans les espaces périurbains des villes asiatiques, il n’est pas certain que l’on assiste dans l’avenir à une augmentation continue de la population dite urbaine

– la vision dichotomique urbain/rural reste jusqu’à aujourd’hui inadaptée étant donné l’absence de reconnaissance de l’urbanisation endogène des périphéries très densément peuplées des villes asiatiques, notamment celles littorales et deltaïques. La notion de transition urbaine apparaissant inopérante dans ce contexte, il convient de la mobiliser avec précaution.